Décloisonner les imaginaires - Repenser les futurs

Dans un monde qui semble plus que jamais se fermer et se cloisonner, la rencontre annuelle qu’est le Salon du Livre africain de Paris se veut être un lieu de réflexion, de débats et d’échanges avec le public, sur la place de l’Afrique dans le monde vue par ses écrivains et ses poètes, africains et afrodescendants.

La thématique choisie cette année - décloisonner les imaginaires, repenser les futurs- a pour ambition d’inviter à une réflexion sur l’avenir bouillonnant d’un continent en pleine mutation qui doit sans cesse être repensé.

L’Histoire de l’Afrique est encore trop souvent une histoire de cloisonnements: cloisonnements territoriaux (Afrique du Nord / Afrique sub-saharienne, Afrique de l’Ouest / Afrique de l’Est / Afrique du Sud), cloisonnements linguistiques  (francophonie /anglophonie/ Lusophonie, langues européennes/langues africaines, langues nationales/langues officielles) ou encore cloisonnements ethniques.

Force est de constater que de telles situations brident les imaginaires et s’avèrent souvent en décalage avec les attentes de populations de plus en plus jeunes,  interconnectées, en quête de modèles et de messages d’unité.

Cependant, penser l’Afrique ou les Afriques est chaque jour plus complexe dans ce monde  imprévisible, interconnecté, écartelé et en constante mutation. D’où la nécessité de sans cesse renouveler la réflexion sur la place qu’elle peut occuper et la parole qu’elle peut transmettre à ce monde polyphonique, souvent cacophonique,  caractérisé par une pensée globalisée et mouvante.

Décloisonner les imaginaires, c’est admettre que ce « Tout-Monde », théorisé par Edouard Glissant, est bien plus complexe que les si faciles simplifications dont nous sommes abreuvés tous les jours, quelque soit le pays ou la culture. 

Décloisonner les imaginaires pour plus de compréhension envers l’autre, pour s’assumer pleinement dans ses multiples identités, pour soutenir la possibilité d’un meilleur équilibre entre femmes et hommes, pour établir des ponts intellectuels fructueux entre diasporas africaines et africains d’Afrique, entre l’Afrique et le reste du monde, pour installer durablement à l’échelle mondiale une visibilité culturelle africaine et afrodescendante qui reflète son unicité et sa richesse..

Décloisonner pour sortir des dépendances aux pensées étroites et nocives qui nous environnent et admettre que penser le monde, c’est accepter l’idée qu’il déborde de partout.